Arrivés à Tbilissi après une journée de route serpentant dans une vallée assez encaissée, nous prenons nos quartiers dans un petit appartement en pleine ville. Puis, trop heureux de revenir dans un pays reconnu pour sa gastronomie, nous filons dans un bar à vin déguster quelques vins et spécialités locales. Tout est bon, nous allons nous plaire en Géorgie !

Nous passons plusieurs jours au calme, à découvrir la vieille ville où règne une agréable ambiance le soir venu.

Le troisième jour, un message de notre ami Rob, rencontré au Kirghizistan, nous apprend qu’il vient de passer la frontière entre l’Azerbaïdjan et la Géorgie et sera à Tbilissi dans quelques heures. Nous l’invitons naturellement à nous rejoindre. Son embrayage est HS et il doit attendre des pièces pour réparer. Nous décidons donc d’aller explorer l’Ouest du pays le temps qu’il répare afin de partir ensemble sur la route des vins.

Dès la ville de Gori, à l’Ouest de la capitale, les paysages se font plus montagneux. Les prochains jours seront dédiés à de petites randonnées en montagne. Après tout ce temps passé dans le désert, un peu de verdure ne fait pas de mal. Le vallée d’Ateni nous offre exactement ce dont nous rêvions : de jolies randonnées dans un cadre enchanteur. Le chemin de notre première ballade serpente dans un canyon et se termine par une cascade.

Le lendemain est consacré au branchement (tardif !) de nos feux longue portée. Ils étaient installés sur le pare-choc mais nous n’avions jamais pris le temps de les brancher.

Le troisième jour, nous faisons une dernière ballade avant de rentrer retrouver Rob au Tbilissi Yard, l’une des seules guesthouses de la capitale où nous pouvons dormir dans la tente dans une agréable cour.

Fab’ n’étant pas très enthousiaste à l’idée de jouer les touristes, nous partons, Rob et moi, admirer la ville depuis son plus haut point, auquel on accède par le funiculaire. Avant de rentrer, nous faisons un détour par le marché aux puces, où nous trouvons de multiples objets datant de l’ère soviétique.

Après encore un bonne soirée avec les autres locataires de la guesthouse, nous quittons tous les trois la ville pour aller à la découverte de la Kakhétie, région située à l’Est de Tbilissi particulièrement réputée pour ses vins.

Mais avant tout, un peu de offroad ! En effet, cela fait plusieurs semaines que nous n’avons pas quitté le bitume, et les garçons sont en manque  de pistes impraticables, il est donc temps d’aller explorer et se perdre sur les petits chemins.

Nous nous arrêtons au château Schuchmann, où nous passons deux jours à déguster quelques vins locaux, apprendre les procédés de production de vin spécifiques à la Géorgie et profiter du spa et du grand jardin dans lequel nous avons été autorisés à nous installer gratuitement.

La visite d’un monastère et de son église flambant neuve, et ce sont déjà là nos derniers moments avec Rob puisqu’il retourne passer quelques jours à Tbilissi alors que nous continuons notre route jusqu’en Turquie.

Les routes étant assez bonnes, nous traversons le pays en une journée et passons la frontière en quelques dizaines de minutes, sans aucun problème si ce n’est la barrière de la langue. Nous commencions à nous débrouiller en Russe, mais le Turc c’est une autre histoire !

Les paysages qui défilent sous nos yeux à l’Est du pays sont absolument magnifiques. Nous nous arrêtons pour bivouaquer sur une colline, au-dessus d’un élevage de chevaux.

Alors que nous nous apprêtons à nous endormir, nous entendons un véhicule approcher et s’arrêter à notre hauteur. Je regarde par l’ouverture de la tente mais suis éblouie par un spot dirigé vers notre voiture. Je distingue seulement cinq hommes armés de kalashnikovs s’approcher de nous. Moment de panique, mais heureusement au bout de quelques secondes, nous entendons « Jandarma ». Jamais nous n’avons été aussi heureux de voir la gendarmerie !
Ils nous expliquent (avec l’aide de Google Translate) que l’endroit n’est pas sûr et que nous ne pouvons pas rester là. Est-ce vrai ou veulent-ils seulement nous faire peur pour que nous acceptions de partir, nous ne le saurons jamais. Toujours est-il qu’ils nous font replier la tente et nous escortent jusqu’à un parking éclairé en pleine ville.

Nous nous réveillons assez tôt après une nuit pas très reposante et reprenons la route en direction de la Cappadoce, où nous irons admirer la fameuse ville troglodyte et les montgolfières qui s’envolent quotidiennement au lever du soleil.

C’est un spectacle magique qui s’offre à nous lorsque nous ouvrons la tente le matin suivant. Nous sommes dans le parc naturel et des dizaines de ballons s’élèvent lentement dans les airs à quelques mètres seulement de notre voiture.

Etant debout de bonne heure, nous allons explorer la petite ville de Uçhisar et profiter de cette splendide vue.

Nous atterrissons ensuite dans un magasin de souvenirs. Le gérant a beaucoup travaillé avec la France et parle assez bien Français. Il nous invite à boire le thé, puis, une discussion en entraînant une autre, il est l’heure de déjeuner. Un de ses amis part alors préparer des pide qu’il fait cuire dans le four communal et nous les apporte au magasin.

Repus après ces délicieuses pizzas turques, nous redescendons dans le parc national pour y passer une fin d’après-midi tranquille avec une vue magnifique.

Demain c’est mon anniversaire et Fab’ nous a réservé un vol en montgolfière, il faut donc se coucher tôt.

Le rendez-vous est à 5h20. Nous nous rendons au lieu de décollage, où des dizaines de montgolfières sont en train d’être gonflées. Il fait encore nuit lorsque nous décollons et les ballons s’éclairent comme des lanternes dans le ciel.
Le vol dure une heure. Nous avons alors le temps d’admirer la Cappadoce vue d’en haut. Un spectacle inoubliable, surtout lorsque le soleil se lève et pose ses rayons sur les cheminées de fée et les collines environnantes.

De retour sur la terre ferme, la journée ne fait que commencer puisqu’il est à peine 7h30. Nous retrouvons Flash qui finissait sa nuit dans la voiture en nous attendant et partons en direction d’Antalya afin de profiter de la Méditerranée. Une après-midi de baignade, un bon repas accompagné d’une bouteille de Saperavi, un vin géorgien. Bref, une journée d’anniversaire parfaite du début à la fin !

Les deux jours suivants se passent tranquillement : poisson grillé, pide, baignade dans une petite crique méconnue des touristes, de vraies vacances ! Enfin jusqu’au moment où Fab’ se blesse au genou. Arrivés à Pamukkale, il ne peut plus poser le pied par terre. Fini les visites, et la conduite… Nous prenons donc la route directement pour Istanbul. Nous serions bien restés quelques jours mais le temps est à la pluie, Fab’ ne peut pas marcher, notre budget est épuisé et les hôtels coûtent cher en ville. De nombreuses raisons nous poussent à ne pas passer trop de temps ici. Nous nous arrêtons simplement au garage Özem Oto, un spécialiste Toyota chez qui nous passons plusieurs heures à réviser la voiture, graisser les ponts, réparer notre frein à main, et boire du thé en discutant avec les mécanos.

Nous quittons la ville avec regret en fin d’après-midi, mais avec la ferme intention de revenir y passer quelques jours lors de prochaines vacances.

Nous sommes désormais sur le continent européen et ne nous sentons plus vraiment en voyage. Nous roulons donc sans nous arrêter et traversons rapidement la Bulgarie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie. Le passage des frontières est d’une simplicité déconcertante. Cela nous manquerait presque de passer plusieurs heures entre chaque pays !

Puis, après 3 jours de route, nous passons enfin le tunnel du Mont-Blanc. Nous avons désormais hâte d’arriver et de retrouver nos amis et nos montagnes. Une fois à Chamonix, une étrange sensation nous envahit. Rien n’a changé et nous avons l’impression de revenir de deux semaines de vacances.

Apparemment il faudra partir plus longtemps la prochaine fois…

_Laure